Les ballonnements, troubles digestifs ou inconforts intestinaux sont des plaintes fréquentes que l’on associe souvent à une dysbiose intestinale.
Dans la recherche de solutions, glutamine et probiotiques sont souvent les premiers réflexes. Pourtant, leur usage n’est pas toujours judicieux en première intention. Explications.
Glutamine : unallié… mais pas dans tous les cas
La glutamine est un acide aminéprécieux pour la santé intestinale. Elle joue un rôle clé dans la réparation de la muqueuse intestinale, en particulier en cas de perméabilité intestinale (leaky gut).
Cependant, si une prolifération bactérienne dans l’intestin grêle (SIBO)est présente, la glutamine peut favoriser cette croissance bactérienneindésirable, entretenant ainsi l’inflammation et les symptômes digestifs.
👉 Avant d’utiliser la glutamine, il est doncessentiel de s’assurer qu’il n’y a pas de SIBO sous-jacent.
Probiotiques : utiles, mais pas universels
Les probiotiques ont pourobjectif de restaurer un microbiote intestinal équilibré. Ils sont souvent
considérés comme une panacée en cas de troubles digestifs. Mais là encore, leur utilisation peut être contre-productive.
En cas de SIBO ou de déséquilibre spécifique du microbiote, certains probiotiques peuvent aggraver les symptômes, notamment les ballonnements,en augmentant la charge bactérienne là où elle est déjà excessive.
👉 Tous les probiotiques ne conviennent pas à toutesles situations. Leur choix doit être individualisé.
Quelle approche privilégier en première intention ?
Avant d’introduire glutamine ouprobiotiques, il est fondamental d’adopter une démarche progressive et
personnalisée :
1. Identifierla cause de la dysbiose
Stress chronique, alimentationinadaptée, antibiotiques, infections digestives, SIBO... Il est important de
comprendre ce qui perturbe l’équilibre intestinal.
2. Réduire la prolifération bactérienne excessive
Cela peut passer par :
Une alimentation spécifique (pauvre en sucres fermentescibles, type FODMAPs par exemple)
- L’usage d'antimicrobiens naturels (plantes, huiles essentielles, etc.)
- Un accompagnement nutritionnel ciblé
3. Soutenir ladigestion et le transit
Avec des stratégies comme :
- L’utilisation de prokinétiques (pour améliorer la motilité intestinale)
- La gestion du stress (qui joue un rôle direct sur la digestion via l’axe intestin-cerveau)
Ensuite…seulement ensuite... lorsque le terrain est assainiet les déséquilibres maîtrisés, l’introduction de glutamine ou deprobiotiques peut s’envisager de manière progressive, en fonction des besoins spécifiques de chacun.
Sabrina Nikitine, Micronutritionniste, Dr en pharmacie, conseiller scientifique